Vous la fréquentez depuis plusieurs mois, années ou semaines. Au début tout allait bien dans le meilleur des mondes. Elle aimait vos amis, votre famille et les fringues que vous portiez. Elle disait que vous étiez la plus formidable du monde entier, et puis un jour tout a basculé. C’est arrivé sans crier gare. Rien ne laissait présager l’orage, la tempête, le tremblement de terre magnitude 9, la destruction totale.
Comment savoir si votre aimée est une manipulatrice, une perverse narcissique, une vampire affective ?
Elle est parfaite, elle parle bien, elle a du charisme, tout le monde l’aime et elle a une force de séduction incroyable, elle est attachante, rigolote et lorsque vous avez le malheur de dire que vous sentez un truc qui cloche les gens vous disent « tu te trompes, elle est juste formidable »… Cette femme est peut être la femme parfaite tant et tant attendue mais elle peut aussi être une tueuse d’âme. Celle qui écrasera votre personnalité. Vous de votre côté, vous faites partie des femmes sensibles, attentionnées, un peu trop connes car trop gentilles. On vous a appris depuis votre plus jeune âge à vous occuper de votre prochain ; on vous a appris à vous oublier ; on vous a appris que vous ne devez pas penser à vous mais aux autres. En quête permanente d’amour, d’attention, vous avez dû supporter les blessures, panser les maux de ces autres qui n’ont eu de cesse d’aspirer toute votre énergie. Vous êtes la proie idéale pour la perverse, pour la sangsue, pour la « pompeuse » vampire. Elle va repérer très vite que vous êtes en recherche d’amour et d’affection, que le peu qu’elle vous donnera vous satisfera. Puis elle se rendra compte que vous êtes dépendante d’elle et doucement elle prendra le pouvoir sur vous. Elle va commencer par vous imposer ses choix, ses envies, ses désirs.
Elle ne sera jamais satisfaite, quoi que vous fassiez
Ces femmes là, ce sont des femmes qui ont été victimes durant leur enfance du « pouvoir » de l’adulte. Et elles se sont entrainées, petit à petit à la manipulation. Elles sont devenues maîtresse en art de retourner le cerveau. Elle commencera par vous reprocher de toutes petites choses insignifiantes. La robe noire qui lui plaisait tant vous boudine ; elle vous dit que la lettre que vous avez l’intention d’envoyer n’est pas bien tournée ; elle vous dit que vous ne savez pas marcher avec ces chaussures à talons qu’elle adorait hier ; elle vous dit que votre entourage n’est pas sain, qu’il serait tant de vous remettre en question, tout ça ponctué bien entendu de « c’est pour ton bien »…. Elle va vous attaquer en vous disant que vous n’êtes « pas assez » ou que vous êtes un « peu trop »… elle vous dévalorisera pour se remplir de valeur, pour se remplir de vos doutes, elle pompera toute votre énergie, et vous, de votre côté n’aurez de cesse de lui trouver mille excuses.
Vous allez alors commencer la lente descente aux enfers…
Vous commencerez par vous remettre en question, peut-être a-t-elle raison après tout. Vous verrez moins votre meilleure amie car votre amoureuse vous a dit « qu’elle la trouve vulgaire et sans intérêt ». Elle s’énervera parfois en vous disant que de toute façon vous n’êtes pas à la hauteur de l’amour qu’elle demande. Alors vous, vous commencerez par vous demander si vous êtes effectivement assez bien pour elle, si vous êtes capable de lui apporter tout l’amour qu’elle réclame, si vous serez un jour à la hauteur de tout ce qu’elle attend de vous. Et vous allez commencer à vous éloigner de vos amis, à vous isoler, à refaire votre garde-robe, à changer de coiffure, à prendre moins soin de vous ; tout ça, au début, sans vous en rendre compte. Elle commencera par vous rabaisser dans le domaine privé, seule, en tête à tête avec vous. Petit à petit elle va vous dénigrer en public. Elle va prendre le contrôle sur vous. Elle va vous dire que vous n’êtes pas la bonne personne pour elle. Elle va vous dire que vous êtes un peu stupide, que sans elle vous n’êtes rien et que vous ne trouverez jamais une personne capable de vous aimer et de vous supporter comme elle sait si bien le faire. Vous glisserez peu à peu dans la dépression. Sans rien voir venir. Vous allez vous battre, essayez de tout faire pour la garder, la séduire, tout faire pour lui prouver votre amour, mais rien n’y fera. Vous allez vous user les genoux à force de ramper, vous laisserez derrière vous de petits lambeaux de chair, de petits bouts d’âme. Elle sera continuellement insatisfaite, elle vous en demandera encore et encore toujours plus.
Comment s’en sortir ?
Rien ne sera simple, vous allez souffrir, vous allez ramer, peut être même aurez-vous besoin de l’avis d’un spécialiste de la santé ; mais avant de finir internée, essayez de vous affirmer. De vous reconstruire. Défendez vos idées, vos pensées. Reprenez soin de vous. Retournez voir vos amis même si ça la rend malade. Détachez vous d’elle. Pour enfin voir le bout du tunnel, soit vous la quittez, soit vous la quittez, pas d’autres choix, malheureusement. Ça ne sert à rien de proposer une thérapie de couple, car elle dira que c’est vous qui n’allez pas bien, elle ne se remettra jamais en question. Se détacher d’une perverse n’est pas chose aisée, elles sont intelligentes, manipulatrices, et même lorsque vous l’aurez quittée, vous ne pourrez pas lui en vouloir. Souvent vous repenserez à elle, un petit coup de blues. Mais le blues, entre nous soit dit, il vaut mieux l’avoir dans les oreilles que dans le cœur.
Par Maryssa Rachel
Cet article a été initialement publié dans le numéro d’août 2016 de Jeanne Magazine. N’oubliez pas qu’en soutenant Jeanne, vous permettez à votre magazine 100% lesbien de continuer à vous proposer 90 pages de contenu exclusif chaque mois !
C’est exactement ça, et en prime elles se demandent pourquoi on ne veut plus les voir, bien qu’elles disent « si tu as besoin, je serai là pour toi ».
Il ne faut plus les laisser mettre un orteil dans notre vie
Absolument. Fuyez, même si c’est dur !
J’ai eu la version manipulatrice hystérique à tendance mythomane : je flirte, je te séduis, j’enjolive mon histoire personnelle, j’obtiens divers services puis je te mens sur ma double-vie avec un mec, avant de prétendre, le pot-aux-roses découvert deux ans plus tard, qu’il ne « s’est rien passé » entre nous. La bonne copine, quoi…
Je viens de passer 6 mois avec une femme sans âme, ça me fait froid dans le dos quand j’y repense et quand j’aurais un coup de déprime je repenserai à la vie de merde qu’elle a.
J’ai un surplus d’empathie et j’ai de la peine pour elle alors que je devrais la détester pour tous les manques de respect. Parfois consciente et honnête sur quelques un de ses abus, elle est pourtant dans l’incapacité de bien se comporter.
« Presque « !
»Presque « à me reconnaître dans cette article…. »presque « parce que je ne saurais jamais si mon amoureuse (ex) est une perverse ou une borderline qui s’ignore. Tant de points communs avec votre article .
Véritablement ce doute en moi persiste et persistera définitivement.
Tant de méchancetés, tant de ruptures, tant d exigences, et pourtant j’ai toujours cru son amour sincère.
Mais que de souffrances …La réparation est difficile.
Depuis deux ans (presque ) séparées -je souffre encore-
À avoir trop supporté l’insupportable , à être allée loin, trop loin dans l’acceptation de l’inacceptable, par amour je me relève-péniblement -doucement.
J’ai appris, certes à mes dépens et à quel prix , que renoncer à vivre son amour est difficile mais obligatoire. La force des sentiments ne suffisant pas.
J’ai appris. Puis-je ne jamais l’oublier.