C’est Noël avant l’heure chez Jeanne Magazine ! Votre magazine 100% lesbien a rencontré Laura Pergolizzi, plus connue sous le nom de LP, à l’occasion de la sortie, le 3 décembre, de Churches, son sixième album. Sans fard, généreuse et spontanée, la chanteuse américaine revient longuement sur sa carrière, se confie sur l’écriture de ces 15 nouveaux titres et aborde avec nous, bien sûr, l’importance de la visibilité lesbienne. Extrait de l’interview publiée dans le numéro 91 de Jeanne Magazine.

Pour commencer LP, comment vous sentez-vous à quelques semaines de la sortie de Churches votre nouvel album ? Je me sens très bien ! Avec ces nouveaux titres, j’ai le sentiment que chaque chanson forme un tout, il y a une véritable harmonie. Tous les titres qui composent cet album vont très bien ensemble et la fluidité qui en résulte me plaît beaucoup. J’ai l’impression que ça fait du bien de l’écouter et j’ai hâte de le partager ! (…)

Dans quel état d’esprit diriez-vous être la plus créative. De nombreux artistes ont expliqué être plus prolifiques lorsqu’ils se sentent tristes par exemple ? En ce qui me concerne, j’aime être vraiment heureuse ou être très amoureuse pour écrire. Je dirai même que je n’arrive pas à écrire du tout si je suis dans un état d’esprit trop triste. Et je dois dire que la période que nous traversons a été particulièrement inspirante ! (…)

En effet, écologie, féminisme, droits des personnes LGBT, beaucoup de choses évoluent en ce moment, sans parler uniquement de la crise sanitaire… C’est certain ! On n’a jamais été aussi connectés et j’ai l’impression qu’on court tous vers quelque chose sans trop savoir quoi. Tout va si vite et en même temps, sur certains sujets, c’est une vraie régression  que nous sommes en train de vivre. Tout le monde se rend compte de ce rythme effréné et de cette direction incertaine vers laquelle on se dirige et on est tous horrifiés de voir ce qui se passe. Du coup, je me demande parfois si on ne va pas finir par vivre dans une société à La Servante Écarlate, ou alors être victimes des feux de forêts, être engloutis à cause de la fonte de la calotte glaciaire… Et qu’est-ce que je peux faire pour y remédier ? Faut-il que je lève une armée de dykes et qu’on défonce tout un tas d’enfoirés ?!  (…)

Vous êtes out et vos chansons explorent aussi les relations entre personnes du même sexe. Comment vivez-vous le fait d’être considérée comme un modèle pour les personnes LGBT ? Oh, je suis tellement heureuse d’être considérée comme un modèle pour les personnes LGBT ! Je dois dire que ça n’est pas très difficile pour moi d’être gay et de le montrer ![Rires]. Je ne me lève pas le matin en me disant “Qu’est-ce que je peux faire pour avoir l’air le plus gay possible aujourd’hui ?”. Non, ce qui se passe réellement, c’est que le matin, lorsque je me réveille, je regarde à ma gauche et il y a une femme à mes côtés et c’est là que je réalise que je suis gay [Rires]. (…)

Si vous deviez décrire Churches, que diriez-vous de votre nouvel album ? Je dirais qu’il est rempli des émotions qui ont fait ma vie ces dernières années. Lorsque mon assistante, qui est aussi une amie très chère, a écouté ces chansons, elle m’a dit : « Oui, tu as vraiment vécu toute cette merde. Je l’ai vu au cours des deux ou trois dernières années.” Avec cet album, ça vous donne vraiment une idée de ce qu’a été ma vie.

Et pour ma dernière question, j’aimerais vous demander si vous avez un message à partager avec vos fans lesbiennes françaises. Je leur dirais : “Continuez d’être vous-même”, car on le peut aujourd’hui, nous sommes bien plus chanceuses que celles qui nous ont précédées ! Et si on est vigilante, ça devrait continuer dans ce sens. Je suis là pour vous !

Churches de LP dans les bacs le 3 décembre

Retrouvez l’interview de LP en intégralité dans le numéro 91 de Jeanne Magazine

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