Quatre ans après Les Chroniques d’Ouranos, Véronique Bréger est de retour avec Cible, son nouveau roman, publié chez Reines de Cœur. Le pitch : Hécate est une tueuse. De celle que l’on paie pour exécuter froidement, mécaniquement, sans laisser de trace. Pourtant, lorsqu’un certain John Smith la contacte au sujet d’un futur contrat, la tueuse à gages refuse. Elle n’éliminera pas Mégan Mitchell, la jeune héritière de la MIT-PharmTech, un empire pharmaceutique. Extrait de la rencontre publiée dans le numéro 85 de Jeanne Magazine.
Bonjour Véronique, vous revenez sur le devant de la scène littéraire lesbienne après Les Chroniques d’Ouranos en 2017. Pouvez-vous nous parler de ce nouveau roman, Cible ? J’ai choisi l’aventure et le suspense pour cette histoire, mais comme à chaque fois difficile de ne pas déborder des cases. C’est un road-trip qui embarquera les lectrices et lecteurs de Londres à Boston en passant par Antioche, Athènes et les rivages de la mer Égée. J’ai voulu une histoire avec un ton et un rythme spécial qui corresponde à ce que j’imaginais d’un road-trip. Des moments intenses, effrénés, d’urgence, et des passages de pause, plus lents et profonds.
Comment est né ce projet ? L’héroïne, Hécate, exerce quand même un métier assez peu fréquentable et rare, non ? Tout d’abord, ce projet est né de l’envie de travailler avec la maison d’édition qui publie ce roman, les Reines de Cœur. Pour ce qui est du métier d’Hécate, il m’est apparu évident après la lecture d’une enquête journalistique sur les assassinats et opérations spéciales des services secrets, « Les tueurs de la République ». Ce métier n’est pas si rare, finalement, quant à dire qu’il est peu fréquentable, je ne suis pas en mesure de répondre. Ce qui m’a motivé dans la création du personnage d’Hécate réside dans la question : « pourquoi devient-on une tueuse ? »
Vos deux héroïnes, Megan et Hécate, ont de nombreuses failles et d’imposantes armures pour les protéger. Vous n’avez jamais eu peur que les lectrices et les lecteurs aient du mal à s’attacher à elles ? Une médecin et une tueuse. Deux femmes complexes avec une histoire personnelle troublée, contrariée. Qui sont-elles en réalité ? C’est ce que l’on va découvrir au fur et à mesure de l’intrigue. Mon objectif est de donner à voir à mes lectrices et lecteurs ce qu’il y a au-delà des apparences. Le défi est là, on ne peut que s’attacher à ces femmes parce qu’elles nous ressemblent.
Hécate n’est pas un peu le rêve de toute lesbienne qui a un jour regardé ou lu des histoires d’action en se disant : « ce héros devrait être une femme » et « la femme qu’elle sauve devrait tomber sous son charme » ? Un fantasme devenu réalité ? Ah ! Le syndrome du prince charmant, vraiment ? Aie ! Quand j’étais enfant il y avait très peu d’héroïnes fortes, ou disons ayant le premier le rôle, auxquelles je pouvais m’identifier. Alors, je changeais les prénoms. Simple, efficace, une autre façon de tordre le cou au fantasme. La réalité pour moi a toujours été que les femmes sont des héroïnes du quotidien.
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Cible de Véronique Bréger (Editions Reines de Cœur)
Retrouvez l’intégralité de notre rencontre avec Véronique Bréger dans le numéro 85 de Jeanne Magazine.
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