A l’occasion de la Coupe du monde féminine 2019 de football, qui se déroule cette année en France, et débute ce soir par le match d’ouverture entre les Bleues et la Corée du Sud, Jeanne Magazine a posé quelques questions à l’association Les Dégommeuses, une équipe de foot majoritairement composée de lesbiennes qui poursuit deux objectifs principaux : la promotion du foot féminin et la lutte contre le sexisme, les LGBT-phobies et toutes les discriminations. Extrait de la rencontre avec Veronica Noseda, membre active de l’association, publiée dans le numéro de mai de Jeanne Magazine.

En 2012 est née l’association Les Dégommeuses et dès le départ, vous avez souhaité allier sport et militantisme. Pouvez-vous nous en dire plus sur les raisons et sur les objectifs qui ont donné naissance à l’association ? L’événement fondateur est en 2012 lorsque nous avons créé la première édition de Foot for love, un événement qui avait pour but de mettre en lumière les viols correctifs (et parfois même les meurtres) commis sur les femmes noires sud-africaines dans le but de « corriger » leur orientation sexuelle. A cette occasion, nous avions invité une équipe de foot lesbienne à Paris et organisé un festival et une semaine d’actions autour de leur venue en juin 2012. Par ailleurs, notre pratique régulière du football nous a fait prendre conscience du fait que le terrain footballistique pouvait être également un formidable terrain militant de luttes contre le sexisme et la lesbophobie et toute autre forme de discrimination. Sur le terrain se joue des rapports de force, de domination mais aussi des rapports d’émancipation. Sur ce terrain de contraintes mais aussi de libération, nous avions alors envie d’être présentes sur tous les fronts.

Le sport est encore aujourd’hui un milieu où s’exprime trop souvent LGBTphobie et sexisme. Comment expliquer cette situation qui perdure encore en 2019 et quelles sont les actions que vous menez au quotidien pour lutter contre ces fléaux ? Ce problème n’est malheureusement pas présent que dans les stades, c’est le reflet de ce qui se passe ailleurs dans la société. Les Dégommeuses agissent à ce niveau en promouvant l’éducation, la pédagogie et le dialogue plutôt que la répression. Bien sûr, il y a des lois qui encadrent ces enjeux mais ce qui nous importe c’est d’aller à la rencontre de ceux qui tiennent des propos homophobes et de discuter en déconstruisant les stéréotypes qui animent ces personnes et qui pèsent sur nous toutes et tous. (…)

A quelques jours du lancement de la Coupe du monde féminine de football, quels sont les points forts de l’équipe de France pour cette coupe du monde ? C’est une équipe très forte, qui est dans le top 4, mais qui est souvent passée à côté des grandes compétitions internationales. Dans les moments cruciaux, on peut voir une fragilité qui a plus à voir avec le mental qu’avec l’aspect tactique ou athlétique. Aujourd’hui, je vois avec plaisir qu’il y a des nouvelles joueuses bien intégrées dans une équipe soudée et très bien encadrée par Corinne Diacre. Une équipe encore qui a très envie de briller devant son public, alors je pense que le facteur Coupe du monde en France sera fondamental pour que cette équipe se libère et qu’elle déploie son potentiel à son meilleur niveau.

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lesdegommeuses.org

Retrouvez l’intégralité de cette rencontre dans le numéro de mai de Jeanne MagazineParce que c’est un combat de tous les jours de faire exister durablement un magazine 100% lesbien et que seul votre soutien financier est décisif pour la pérennité de votre magazine 100% indépendant, nous vous invitons dès aujourd’hui à vous abonner, à acheter le magazine à l’unité, à précommander votre exemplaire papier du premier hors-série ou encore à vous faire plaisir dans la boutique de Jeanne !