Isabelle Adone et Solène Mousse nous présentent Radio Jouir, un podcast « sur le cul lesbien et plus si affinités » né au sein de la rédaction du collectif Barbi(e)turix. Pour Jeanne Magazine, elles reviennent sur cette émission « 100% DIY, garantie sans OGM, tricotée main » pour laquelle elles tendent leur micro lors des soirées Wet For Me pour parler de sexualité lesbienne, un sujet rarement et souvent mal abordé dans les médias. Extrait de la rencontre publiée dans le numéro de mars de Jeanne Magazine.
Pouvez-vous vous présenter en quelques mots et nous dire comment et depuis combien de temps vous avez rejoint Barbieturix ?
Isa : Enseignante-chercheuse, j’ai rejoint Barbieturix fin 2015 pour écrire des papiers dans le webzine barbieturix.com, histoire d’avoir un espace plus détendu de la nouille que le format article universitaire.
So : Amoureuse du son et des soirées, j’ai voulu allier les deux tout en proposant un message féminin et lesbien. Encore BB Gouine, j’ai rejoint Barbieturix il y a peine 2 ans avec le désir de bousculer tous ces clichés de goudous avec un ton positif.
Comment est née Radio Jouir au sein de la rédaction ?
Isa : En 2016 j’étais bénévole sur une première expérience de festival de création sonore organisée par des copines et des copains, et je suis revenue avec une furieuse envie de faire du son. J’en ai parlé au collectif. On voulait proposer un atelier participatif différent lors d’une Wet for me, on a proposé d’abord de faire des captations très courtes, où le public prend le micro sur le thème « une minute pour nous faire jouir » avec une histoire, une anecdote, mais en fait on s’est rendu compte qu’on ouvrait tout un territoire riche et vaste, qu’il y avait matière à faire un format récurrent.
So : J’ai rejoint BBX en tant qu’ingé son pour proposer une immersion sonore de ce monde queer et recueillir des témoignages des meufs, gens, gentes, qui sillonnent le béton parisien queer. Puis je suis tombée sur Isa, le cerveau de toute l’opération qui tressaillait de faire des projets audios. Perfect Match !
Pourquoi avoir choisi le format Podcast pour parler de sexualité lesbienne et de jouissance ?
Isa : On est sur du Brigitte Lahaie et Menie Grégorie très revisitées. La voix et les ondes sont idéales pour aborder l’intime et tenter d’échapper aux injonctions et aux stéréotypes. Dans le podcast il y a plus qu’une histoire, une anecdote, un récit, il y a les rires, beaucoup, les silences, l’émotion. Je trouve que discuter cul de cette façon est une voie pour aborder la sexualité sans la sacraliser. Il n y’a pas de performance, pas d’héroïne, pas de leçon à donner ni à recevoir. On vit dans un monde hypersexualisé et l’on ne peut pas dire que ce soit un sujet franchement novateur, et pourtant finalement il y a un peu tout à dire et à écouter.
So : Le podcast c’est accessible, c’est partout, c’est qui tu veux, c’est la viiieee !
Que vous offre particulièrement ce format par rapport à l’écrit ?
Isa : La polyphonie, les expériences diverses, qui permettent une relation collégiale, d’égalité avec celle ou celui qui écoute. Il y a tout un habillage sonore et musical qui vient se mêler aux voix, et qui raconte aussi quelque chose, ou parfois c’est juste une blague, un truc qui me fait marrer.
So : On lit beaucoup d’histoires, toujours difficile de déceler la part de vérité, de transformation de propos, disons que je vois le podcast comme plus honnête. Le langage oral est vecteur d’intentions, d’émotions, on peut y déceler du rire, de la gêne, de la nostalgie, du désir…tellement plus de choses que l’écrit ne peut offrir. Puis c’est surtout l’occasion de donner la parole à une minorité qui n’a pas l’habitude de l’ouvrir !
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Retrouvez Radio Jouir sur Barbi(e)turix
Retrouvez la rencontre avec Isabelle et Solène en intégralité dans le numéro de mars de Jeanne Magazine. En vous abonnant à Jeanne, vous permettez à votre magazine 100% lesbien de continuer à vous proposer 90 pages de contenu exclusif chaque mois !