Arlan Hamilton a 37 ans, elle est Afro-américaine, lesbienne et vit aujourd’hui dans la Silicon Valley. En 2015, alors qu’elle réalise que les financements de la Silicon Valley marginalisaient les femmes, les personnes de couleur et les personnes LGBT, Arlan décide, sans même rien y connaître, de créer Backstage Capital : un fonds de démarrage qui finance des entrepreneurs à haut potentiel, mais sous-estimés. Elle explique ainsi sur Twitter « Mon nom est Arlan, je suis une femme noire de 37 ans, du Texas, basée à LA. Quatre ans auparavant, je mangeais avec des bons alimentaires et aujourd’hui j’ai construit un capital-risque et j’ai investi au sein de 100 startups dirigées par des femmes, des personnes de couleur et des membres de la communauté LGBT ». (…) Aujourd’hui, 3 ans plus tard, le capital-risque d’Arlan comprend environ 225 entreprises, réparties dans plus de 20 domaines différents. Extrait de la rencontre publiée dans le numéro d’octobre de Jeanne Magazine.
Vous avez récemment rédigé un tweet qui commençait par « Ils disaient que ce ne serait pas possible ». Aujourd’hui, vous êtes une étoile montante de l’industrie du capital-risque comme vous considèrent nombre de médias spécialisés. Comment expliquez-vous ce revirement brutal de considération ? Je travaille sur Backstage Capital d’une manière ou d’une autre depuis ces 6 dernières années et à chaque étape du projet, il y a eu une personne au moins qui me disait que ce sur quoi je travaillais était tout bonnement impossible à réaliser ou que cela n’était pas utile ou encore avait son idée sur la question, qu’elle souhaitait partager avec moi. Il y a d’ailleurs encore des gens aujourd’hui qui continuent de me dire ce genre de choses. Il y a beaucoup de personnes qui, malgré le succès que rencontre Backstage Capital, me disent qu’il y a encore beaucoup de choses à prouver alors oui, je me dis que je serais toujours obligée de prouver ce quelque chose. Je pense avant tout que le succès de ce projet tient au fait que je n’ai jamais douté de ce en quoi je crois et de ce que je vise et ce que je considère être un succès. (…)
L’industrie du capital-risque semble être un monde très fermé et vous y êtes entrée sans y avoir été formée et sans en connaître grand chose. Comment avez-vous appris ses règles ? C’est définitivement un mileu très fermé en effet ! Il y a énormément d’argent à se faire et beaucoup aussi à dépenser alors de nombreux « gardiens » sont là pour développer l’idée qu’il s’agit d’un monde très mystérieux afin qu’il ne soit ni dérangé ni pertubé. Alors j’ai dû apprendre tout par moi-même. J’ai passé des heures à lire à propos du capital-risque pour apprendre les bases dans un premier temps. J’ai passé des centaines d’heures à regarder des vidéos, lire des blogs, des livres, écouter des podcasts et petit à petit j’ai appris ainsi les rouages de ce milieu. (…)
Quelle leçon tireriez-vous de toute cette expérience jusqu’à présent ? J’ai appris à écouter mon instinct et à lui faire confiance. J’ai aussi appris que ce n’est pas grave de faire des erreurs à partir du moment où on en tire des leçons. Je sais aujourd’hui qu’il est possible de faire tout ce que l’on a en tête et qu’il ne faut pas faire en fonction des autres, car les gens sont capables du meilleur comme du pire. Vous devez chercher le bonheur en vous-même et non pas chez l’autre, sinon vous passerez à côté. Si vous prêtez trop attention à ce que les autres peuvent penser de vous, peuvent faire ou avoir, vous n’atteindrez jamais votre objectif. Il faut dès aujourd’hui commencer à chercher en vous-même chaque petite indication de ce que peut être votre bonheur.
(…) Photo Myriam Baril-Tessier
Retrouvez l’interview en intégralité dans le numéro d’octobre de Jeanne Magazine. En vous abonnant à Jeanne, vous permettez à votre magazine 100% lesbien de continuer à vous proposer 90 pages de contenu exclusif chaque mois !