Après trois représentations en juin à la Nouvelle Seine à Paris, Marine Baousson incarnera La Lesbienne Invisible les 8, 15 et 22 juillet à Avignon. Ne manquez pas ce nouveau spectacle mis en scène par Océan, qui a fait récemment son coming out en tant qu’homme trans sur Komitid. Extrait de la rencontre avec l’humoriste publiée dans le numéro de juin de Jeanne Magazine.
Pouvez-vous vous présenter en quelques mots ? Je suis Marine Baousson, j’ai 32 ans, je suis humoriste, je connais toutes les paroles de Wannabe des Spice Girls par coeur, j’ai peint ma chambre moi-même (c’est donc assez mal fait), et j’ai été dans la même classe que le footballeur Yoann Gourcuff, (même si je suis assez sûre qu’il ne s’en souvient pas). Voilà, ça c’est moi, en gros.
Vous avez repris le rôle de la Lesbienne Invisible. Comment s’est passé la rencontre avec Océan et comment vous a-t-il proposé de reprendre son personnage ? La rencontre avec Océan s’est faite en plusieurs étapes. Déjà, c’est drôle, je l’avais vu chanter en première partie d’un concert à Rennes en 2006, et je m’en souviens encore… Nous nous sommes ensuite rencontrés à plusieurs reprises, sur un plateau avec plusieurs humoristes, en 2009, j’avais adoré son passage et c’est toute intimidée que j’étais allée le lui dire. J’ai vu la pièce, il est venu me voir jouer, j’ai vu (et adoré) son second spectacle Chatons Violents, etc. on s’est suivis de loin je dirais, mais on ne se connaissait pas vraiment. Et puis donc, un jour, j’ai reçu un message qui disait : « j’ai eu une révélation ». Il m’expliquait qu’il avait envie de reprendre la pièce et que selon lui j’avais la même énergie que le personnage d’Océanerosemarie. J’avoue que j’ai d’abord dit non, parce que : j’avais du mal à dissocier le personnage de la personne qu’était Océan, ça me semblait trop intime comme discours, j’avais l’impression que ça lui appartenait trop. Et puis, aussi, j’étais terrifiée. C’est un travail de comédienne que je n’avais jamais fait auparavant. On s’est vus, on a essayé, lu ensemble. J’ai adoré ce tout début de travail et puis quand j’ai réalisé que j’étais en train de choisir une robe sur La Redoute, alors que je n’avais pas encore dit oui, c’est que, bon, j’avais envie de le faire en fait !
Connaissiez-vous la pièce à l’origine et l’aviez-vous vue sur scène ? Oui, je l’avais vue à Avignon en 2012, et j’avais adoré. J’avais trouvé ça drôle, super bien interprété et intelligent. J’ai aussi beaucoup aimé Embrasse-moi, le film d’Océan et Cyprien Vial. Il y a pas mal de personnages et de scènes du film qui sont inspirées du spectacle. Maintenant que je connais vraiment bien la pièce, ça m’amuse de voir les différentes interprétations. J’adore notamment comment Olivia Cote a joué « frédérique QUE », la lesbienne refoulée (Monique, dans le film).
Comment vous sentez-vous à quelques semaines de la première ? N’est-ce pas un peu stressant d’enfiler un costume déjà bien connu du public ? [Rires] Si, si. Je ne pensais pas, mais si. En fait, c’est une nouvelle sensation pour moi. Quand je joue mon spectacle, je porte tout : c’est mon texte, ça parle de moi, je le joue, je le produis. je suis responsable de tout. Là c’est un peu un luxe, de savoir que je joue un spectacle vraiment bien écrit, je sais que chaque vanne marche, que ça a été joué 550 fois, et que, pour une fois, je ne suis pas seule dans une aventure. Océan m’accompagne, me dirige, me rassure : c’est génial ! Mais en même temps, pfiouuuu, quelle pression ! (…)
La Lesbienne Invisible a presque 10 ans aujourd’hui, elle est un personnage emblématique de la culture lesbienne, a permis un vraie visibilité et aidé de nombreuses lesbiennes à s’accepter. Que représente ce personnage à vos yeux ? Pour moi ce personnage est iconique. Finalement, et c’est assez drôle quand on y réfléchit, La Lesbienne Invisible a justement rendu visible une communauté. Océan l’a écrit, de son point de vue de lesbienne très féminine à l’époque, certes, mais en essayant de parler de toutes les lesbiennes, de les représenter le plus possible. Ainsi, ce personnage a permis de réunir, de fédérer par le rire, et c’est génial. (…)
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Retrouvez toutes les infos sur la page Facebook de Marine Baousson et rendez-vous sur le site du Théâtre des Béliers pour réserver votre place à Avignon, les dimanches 8,15, 22 juillet. Photos Laura Gilli
Retrouvez l’article en intégralité dans le numéro de juin de Jeanne Magazine. N’oubliez pas qu’en vous abonnant à Jeanne, vous permettez à votre magazine 100% lesbien de continuer à vous proposer plus que 80 pages de contenu exclusif chaque mois !