Avec Cul d’Artichaut, son roman lesbien, féministe et humoristique, Anna Homonyme aborde de nombreux thèmes dans un contexte très érotique où Patricia, Kate et Christine évoluent de la sexualité à l’amour. Rencontre avec l’autrice qui vit et travaille en Afrique depuis plusieurs années. Extrait de l’interview publiée dans le numéro de février de Jeanne Magazine.

Pouvez-vous vous présenter en quelques mots ? Je me présente de manière très succincte parce que je ne peux pas risquer d’être identifiée. Je vis et travaille en Afrique depuis plusieurs années. Je suis lesbienne depuis encore bien plus longtemps. Bref, je suis philanthrope, option femmes, gynophile donc ! Je publie sous un pseudonyme évident de manière à montrer qu’il est malheureusement trop dangereux d’être « out » en tant qu’autrice de littérature érotique lesbienne dans un monde où l’homosexualité féminine est encore illégale et réprimée par les lois de 50 pays.

Quelle est la genèse de Cul d’Artichaut ? Comment vous est venue l’idée de l’écrire ? J’ai toujours aimé faire plaisir aux femmes, c’est mon côté butchy, créer et partager du plaisir, qu’il soit émotionnel, intellectuel ou sexuel. La littérature érotique bien construite permet de combiner toutes ces sources de bien-être à la fois. Et, en publiant un livre, on peut offrir du plaisir au-delà de sa propre disparition, c’est cela qui m’a motivée à écrire Cul d’artichaut, à un moment où je souffrais d’une maladie à l’issue incertaine. Incapable d’exercer mon métier habituel, j’avais une furieuse envie d’imaginaire en même temps que la disponibilité pour enfin coucher sur le papier de belles histoires de femmes. J’ai écrit ce que j’aurais voulu lire mais qui n’existait pas, à ma connaissance. De la littérature érotique lesbienne moderne, crue sans être vulgaire, amoureuse sans être nunuche, riche en sensations fortes sans perversion.

Comment avez-vous choisi les différents thèmes de votre roman, pouvez-vous nous les présenter ? Cul d’Artichaut est un gros roman, l’équivalent de 400 pages en grand format papier, alors il y a de la matière ! Je l’ai construit plutôt autour des personnages que de thèmes prédéfinis. Une fois créés, ils, elles en l’occurrence, vivent et on vit avec elles, même l’autrice se laisse embarquer. Patricia, Kate et Christine sont : une lesbienne non monogame, une hétéro bicurieuse et une asexuelle qui voudrait comprendre le désir. Un joyeux mélange qui s’interpénètre, si j’ose dire. Je crois que le thème principal est donc celui de la redécouverte perpétuelle de la sexualité à l’âge adulte, de son évolution au contact des autres, des surprises qu’elle dévoile. On croit trop souvent qu’on passe de vierge à Paf ! on est prêtes. Pas du tout, mais alors pas du tout ! Autre grand sujet de Cul d’Artichaut : le respect entre partenaires, dans la sexualité et dans la vie. Il a été écrit avant #metoo, mais j’espère qu’il éclairera la question du consentement, pour tous les humains qui veulent le rester.Et puis beaucoup de questions sont posées en filigrane des scènes sexuelles : Couple multiculturel et différence d’âge entre partenaires, problèmes ou atouts ? Le polyamour harmonieux, mythe ou réelle possibilité ? Comment trouver du goût pour la sexualité lorsqu’on a été victime de violences ? Jusqu’où explorer certaines pratiques sexuelles ? Finalement, c’est peut-être un conte philosophique autant qu’un ouvrage érotique !

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annahomonyme.blogspot.com

Retrouvez l’interview en intégralité dans le numéro de février de Jeanne MagazineN’oubliez pas qu’en vous abonnant à Jeanne, vous permettez à votre magazine 100% lesbien de continuer à vous proposer plus que 80 pages de contenu exclusif chaque mois !