« Le monde est notre maison et la communauté LGBT notre famille ». Depuis 6 mois, Natacha, Sara et leur fils Sacha font le tour du monde à la découverte des familles homoparentales. Pour Jeanne Magazine, le couple, actuellement en Australie, revient sur cette incroyable aventure. Extrait de l’interview publiée dans le numéro de janvier de Jeanne Magazine.
Pouvez-vous nous parler de vous et de votre famille ? Sara a 41 ans et travaille comme ingénieure en informatique pour le ministère de la Justice. Natacha a 37 ans et travaille comme chef de produit chez un éditeur de logiciel. Nous sommes actuellement en congé sabbatique. Nous nous sommes rencontrées en septembre 2003 lors de notre formation militaire. Notre amitié s’est transformée en histoire d’amour début 2004. Nous nous sommes installées ensemble et pacsées en 2007. En 2008, nous avons organisé notre propre cérémonie de mariage avec une centaine d’invités. En 2009, nous avons commencé les démarches pour réaliser une insémination artificielle en Belgique et Sacha est né en septembre 2010. Nous sommes une famille heureuse, une famille qui voyage, une famille très bien entourée par nos parents, frères et sœurs et nos amis.
Cela fait maintenant 6 mois que vous, votre femme et votre fils êtes sur les routes du monde à la découverte de familles homoparentales. Comment tout a commencé ? Nous avions déjà évoqué il y a plus de 10 ans l’idée de faire un tour du monde ensemble mais le projet ne s’était pas concrétisé car le timing n’était jamais le bon. En 2013, nous sommes partis vivre à Seattle pour deux ans et le retour à la vie Parisienne en 2015 a été assez difficile. Nous quittions une ville entourée de parcs nationaux avec une qualité de vie exceptionnelle. De retour à Paris nous nous sommes dit, qu’il fallait trouver un moyen de repartir à l’étranger, mais pas facile de trouver un travail à l’étranger. Nous nous sommes alors dit, pourquoi pas un an de vacances à voyager autour du monde ? Cette fois le timing était le bon. Nous avions l’envie de voyager différemment, de rentrer en contact avec la population locale et nous avons donc cherché un thème à donner à ce voyage qui nous permettrait de rencontrer des gens. Nous souhaitions aussi que Sacha puisse être en contact avec des enfants dans les différents pays que nous allions visiter.
Pourquoi avoir axé votre projet autour de l’homoparentalité ? Nous avons pensé à différents thèmes pour ce tour du monde notamment liés à l’éducation (visites d’écoles…) mais cela se fait déjà beaucoup. Puis nous nous sommes dit au même moment, pourquoi ne partirions nous pas à la rencontre de familles comme la nôtre. L’homoparentalité est pour nous un sujet important, nous avons milité lors des discussions pour le mariage pour tous et nous avions participé à plusieurs interviews sur le sujet des familles homoparentales (et PMA) pendant les mois précédents l’élection présidentielle. Nous étions aussi curieuses et intéressées de comprendre comment se passe l’homoparentalité dans différents pays.
Vous avez rencontré de nombreuses familles et personnes LGBT depuis votre départ. Pouvez-vous revenir sur les rencontres les plus marquantes ? Jusqu’ici, toutes nos rencontres ont été très riches en émotion et nous ont marquées. Nous pouvons souligner deux familles qui sont remarquables par l’impact de leurs actions en faveur des LGBTQI. En Chine, nous avons rencontré Rui et Chen, un couple de lesbiennes qui ont des jumeaux de 18 mois. Elles ont eu leurs enfants par fécondation in vitro aux Etats-Unis. C’est Rui qui a porté les enfants mais ce sont les ovules de Chen qui ont été fécondés. Elles ont créé un groupe WeChat (l’équivalent de Facebook en Chine) qu’elles ont appelé Rainbow Babies qui permet aux LGBT d’échanger sur la possibilité d’avoir un enfant à l’étranger. Elles ont plus de 10 000 followers. Elles travaillent aujourd’hui sur le premier livre destiné aux enfants pour expliquer l’homoparentalité. C’est grâce à Rui et son réseau que nous avons pu rencontrer de nombreuses personnes en Chine, nous avons été impressionnées par sa capacité à mettre en contact les associations et réseaux LGBT pour organiser des rencontres et même notre hébergement parfois ! (…)
(…)
Retrouvez l’interview en intégralité dans le numéro de janvier de Jeanne Magazine. N’oubliez pas qu’en vous abonnant à Jeanne, vous permettez à votre magazine 100% lesbien de continuer à vous proposer plus que 80 pages de contenu exclusif chaque mois !