L’histoire d’amour entre Daphné et Axelle est le coup de coeur de la rédaction de Jeanne Magazine. Avec Saphodisiaque, qui vient d’être signalé injustement sur Facebook pour pornographie, Danielle Spruyt signe, sous le nom de Spruyti, un premier roman lesbien très réussi. L’histoire : A la veille de ses 18 ans, la comtesse Daphné de Bronkhorst tombe sous le charme d’Axelle. Les deux jeunes filles connaissent une passion intense et charnelle. Mais leur amour est impossible. Daphné, seule héritière d’un immense empire financier, se doit d’assurer sa descendance. Extrait de l’interview publiée dans le numéro de janvier de Jeanne Magazine.

Comment vous est venue l’idée d’écrire Saphodisiaque ? J’avais rencontré une jolie femme qui m’avait affirmé que vivre un amour lesbien épanoui et durable était impossible. Ce n’était pas la première à me le dire. J’ai reçu de sa part le livre Le puits de solitude de Radclyffe Hall. Je n’ai pas aimé cette autobiographie et moins encore le sacrifice d’une des deux héroïnes pour permettre à l’autre de réintégrer le monde hétéro. D’ailleurs, la dernière ligne du roman donne le ton : « Reconnaissez-nous, oh Dieu, devant le monde entier ! Concédez-nous, à nous aussi, le droit à l’existence ! ». J’étais surprise qu’un roman datant de 1928 puisse, plus de cinq décennies plus tard, avoir autant d’impact. Je me suis jurée d’écrire, sur ce thème, un livre positif, une magnifique histoire d’amour, sincère, forte, au-dessus des conventions et qui ne drainerait pas une image de perdante.

Y a-t-il des passages autobiographiques ? Beaucoup. Notamment ceux qui font rire. Les « sonnette lunaires », le côté fantasque, c’est moi. Les raisons, qui incitent Daphné à accepter son homosexualité, font aussi parties du vécu. Et comme pour Axelle, avec ses parents, je n’ai pas eu de sérieuses oppositions. J’ai apprécié la chance d’être très libre.

Comment avez-vous appréhendé les scènes de sexe entre vos héroïnes ? En réalité, lorsque j’écris je deviens une sorte de médium. Ce sont les personnages qui me dictent l’histoire. J’ignore, en grande partie, ce qui va leur arriver. Et c’est avec surprise, qu’intervient, sous mes doigts, la venue de nouveaux protagonistes. Ce fut le cas pour Maxence et Ophélie, les parents de Daphné. Ils se sont imposés à moi, avec raisons, d’ailleurs. Je n’ai pas voulu gommer les scènes de sexe pour les deux couples, homo et hétéro, parce qu’elles font parties intégrantes de l’expression des sentiments. Je voulais les mettre à égalité avec, dans leurs désirs, l’amour pour guide. J’ai donc été très respectueuse dans les termes.

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Retrouvez l’interview de Spruyti en intégralité dans le numéro de janvier de Jeanne Magazine. En vous abonnant à Jeanne, vous permettez à votre magazine 100% lesbien de continuer à vous proposer 90 pages de contenu exclusif chaque mois !