Originaire de Rennes, Elsa est fascinée par les Balkans. Partie en Albanie après son Master 2 d’archéologie pour participer à des fouilles, la jeune femme est tombée amoureuse d’une Albanaise et du pays, à tel point qu’elle s’y est installée. Extrait de l’interview publiée dans le numéro de septembre de Jeanne Magazine.
Il y a eu récemment quelques avancées vers l’égalité des droits en Albanie, mais il reste encore beaucoup de chemin à parcourir… Il y a en effet plusieurs lois qui, en théorie, protègent assez bien les LGBT. Le problème c’est que les gens n’ont pas confiance dans les institutions qui représentent la justice. Une victime de violences homophobes n’ira probablement pas porter plainte, car elle aura peur d’avoir à affronter une nouvelle fois l’homophobie au poste de police, et aussi de tomber sur untel qui connaît sa famille ou ses collègues qui révélera son homosexualité.
Pouvez-vous nous en dire plus sur la communauté LGBT dans ce pays ? Le milieu associatif et militant LGBT bouge beaucoup en Albanie, avec la principale association ‘Aleanca Kundër Diskriminimit të LGBT’ qui propose de nombreuses actions, qui vont de la sensibilisation dans les écoles à la projection de documentaires. Elle a permis l’organisation de 4 ‘Gay (P)ride’ à Tirana, des défilés contre l’homophobie et pour les droits des LGBT, à vélo dans le centre de la capitale. Dernièrement également, a ouvert le premier refuge LGBT, qui permet de prendre en charge des jeunes LGBT qui vivent dans un environnement violent ou qui ont été mis à la porte de chez eux après leur coming out. (…) Le gros du travail de soutien pour la communauté LGBT est fait par des associations, avec le support financier des pays de l’Europe ou des Etats-Unis, le gouvernement, quant à lui, est trop frileux pour prendre parti.
Peut-on être ouvertement lesbienne en Albanie ? On peut être ouvertement lesbienne en Albanie, personne ne vous lapidera si on vous voit embrasser une fille. Il reste quand même que les pressions sociales et familiales sont difficiles à braver dans ce petit pays où presque tout le monde se connaît et ou les villes font la taille de certains gros villages en France. Le « qu’en-dira-t-on » a encore de belles années devant lui.
Retrouvez l’interview d’Elsa en intégralité dans le numéro de septembre de Jeanne Magazine : N’oubliez pas qu’en soutenant Jeanne, vous permettez à votre magazine 100% lesbien de continuer à vous proposer 90 pages de contenu exclusif chaque mois !