5 ans après la sortie de son court-métrage Girl Night Stand, la réalisatrice new-yorkaise Jenna Laurenzo est de retour avec un nouveau chapitre qui marque les retrouvailles de ses héroïnes, Katie et Sarah, en temps de Covid-19. Elle nous en dit plus sur cette suite dans l’interview qui suit.
Vous avez récemment proposé une suite à votre court-métrage Girl Night Stand. Qu’est-ce qui, 5 ans plus tard, vous a donné l’envie de poursuivre l’histoire entre Katie et Sarah ? J’ai toujours eu dans l’idée de retrouver ces deux personnages. Et, lorsque la pandémie nous a tous frappés de plein fouet et qu’il a fallu se confiner, je me suis demandé comment ces deux femmes pourraient bien reprendre contact dans ce contexte particulier. Il n’était plus question pour elles de se retrouver dans un bar, alors à quoi ces retrouvailles pourraient-elles bien ressembler ? J’ai laissé libre cours à mon imagination qui s’est rapidement emballée [Rires] et je n’avais donc plus qu’à écrire cette suite qui me tenait tant à cœur. Je voulais avant tout que cette suite soit joyeuse, pleine d’espoir et drôle dans cette période plutôt pesante.
Est-ce que cette suite a comblé les attentes des fans du premier épisode ? Oui, il semblerait bien puisque les retours que je reçois Girl Night Stand: Chapter Two sont extrêmement positifs. Il faut dire que cette pandémie qui nous touche maintenant depuis plus d’un an est incroyablement compliquée à vivre. Beaucoup de personnes ressentent un fort sentiment d’isolement et je voulais exploiter les conséquences que cette période impose sur beaucoup d’entre nous pour voir comment Katie et Sarah allaient s’en sortir… Comment cela se passe au moment de devoir enlever le masque – aussi bien d’ailleurs au sens littéral que figuré. En se recontactant au bout de 5 ans, il y avait clairement un risque émotionnel fort que la connexion ne passe plus, mais aussi un risque sanitaire désormais. Explorer tout ça sous forme de comédie est vraiment un exutoire et permet de relâcher la pression un instant.
En effet, très récemment Just Like Us, une association britannique LGBT+, a publié une étude qui montre combien ces mois de confinement sont la cause d’une détresse psychologique pour les jeunes LGBT+ et tout particulièrement pour les jeunes lesbiennes. Que retenez-vous le plus de cette période ? J’ai passé la majeure partie de ces mois à écrire et à rester alerte en termes de créativité et de productivité (ce qui n’est pas facile tous les jours). Cette période m’a aussi permis de faire le point sur les projets qui m’étaient chers et sur la façon dont je souhaite désormais organiser mon temps. J’ai décidé de réaliser un projet qui me tenait à cœur depuis quelque temps, créer de la musique. J’ai longtemps hésité parce que c’est pour moi un vrai saut dans l’inconnu et pourtant ces moments de création musicale ont été les plus exaltants de cette période difficile. Ce qui m’aide à avancer, c’est de prendre conscience de toutes les choses pour lesquelles je suis reconnaissante et cela veut dire, prendre du temps pour me déconnecter des réseaux sociaux et passer du temps dans la nature, à lire ou simplement à être. C’est souvent dans ces moments-là que je trouve des chemins vers la créativité.
Vous avez également expliqué avoir un petit budget pour réaliser ce deuxième chapitre de Girl Night Stand, et c’est aussi cela qui vous a décidé à créer votre propre musique. Comment s’est passé l’enregistrement de votre single The River ? C’est vrai qu’on était limité en termes de budget, mais je voulais absolument une musique pour ce nouveau chapitre. Alors avec mon ami de longue date et collaborateur, Gabriel Stanley, nous nous sommes lancé ce défi de faire notre propre musique. J’ai adoré le processus de création. Cela faisait tellement longtemps que je voulais en faire, mais j’avais trop peur pour me lancer. Cette pandémie aura au moins eu de positif sur moi de me faire comprendre qu’il faut vivre sa vie pleinement et d’effacer cette peur de mon esprit. Alors lorsque le moment de choisir la musique est arrivé, on s’est dit – allez on la fait ! C’est ainsi qu’est né le titre The River.
Quels sont vos projets pour les mois à venir ? On a tellement aimé faire ce titre, dont je viens de vous parler, qu’on a décidé avec Gabriel d’en créer d’autres ! Pour ce qui est de la réalisation, je suis en train de travailler sur un projet de série TV, je vous en parlerai dès que ce sera possible [Rires].
Parce que c’est un combat de tous les jours de faire exister durablement un magazine 100 % lesbien et que seul votre soutien financier est décisif pour la pérennité de votre magazine 100 % indépendant, nous vous invitons dès aujourd’hui à vous abonner, à acheter le magazine à l’unité, à commander votre exemplaire papier du premier hors-série ou encore à vous faire plaisir dans la boutique de Jeanne !
