Avec au programme, une sélection riche et internationale composée de 15 longs-métrages, 7 documentaires et 22 courts-métrages, le festival de cinéma LGBTQI+ Des Images Aux Mots est de retour à Toulouse, du 27 janvier au 5 février, et en Occitanie du 6 au 27 février. Rencontre avec Anne-Catherine Mezure, la présidente de DIAM, qui nous présente cette 16è édition qui promet d’être riche en rencontres, en échanges, en émotion et bien sûr en cinéma.
Quelle est la ligne directrice de cette nouvelle édition ? Cette année nous avons voulu mettre en valeur la convivialité et les rencontres. Après deux ans de Covid, nous voulons que le public ait plaisir à se retrouver et à rencontrer les artistes présent⋅e⋅s. Nous proposons ainsi 4 expositions d’artistes locaux et les vernissages qui leur donnent la parole. Nous aurons aussi 13 artistes du cinéma et de la BD qui rencontreront le public toulousain pour aborder des thèmes très différents. Il y aura aussi des interventions d’associations pour ouvrir des discussions sur certaines œuvres. Nous proposerons également trois spectacles très divers : breton, slam et drag kings, qui accompagneront des projections.
Quels sont les temps forts attendus notamment en termes de programmation lesbienne ? Il va y avoir la soirée Cocooning le samedi 28 janvier à 20h30 au cinéma Utopia Borderouge. Le public pourra apprécier une chanteuse toulousaine Aurore Chevalier et ensuite la projection du film allemand Kokon de Leonie Krippendorff. Nous sommes aussi très fier⋅e⋅s de présenter un documentaire colombien Huellas de Maria Ester Martin Pineda, le dimanche 29 janvier à 16h15 au cinéma ABC, constitué de témoignages de lesbiennes militantes de Bogota, qui aborde les violences dans les couples de femmes. Nous sommes très content⋅e⋅s de l’avoir traduit, sous-titré et mis en VSM pour le rendre accessible au public sourd et malentendant. L’association ASQF permettra un échange avec le public.
Il y a aussi la projection de courts-métrages, PluriELLES, le vendredi 3 février à 20h30, à l’American cosmograph, qui met en valeur les femmes dans leur diversité et la réalisatrice Sarah Carlot sera présente pour échanger.
Le documentaire Rebel dykes sera diffusé le jeudi 2 février à 20h30 à l’American cosmograph qui en utilisant divers formats retrace la rencontre du mouvement punk avec le milieu lesbien londonien dans les années 80.
Plus l’avant-première du film portugais Loup et chien avec son univers très particulier, le dimanche 5 février à 14h30 au cinéma ABC.
Quel est le message que véhicule le festival depuis maintenant 16 ans ? Un message de diversité. Nous voulons que toutes les thématiques LGBTQIA+ puissent être abordées dès qu’une œuvre nous le permet. Nous voulons être aussi le relais des questionnements internes à la communauté LGBTQIA+ et de ses déconstructions. Nous aimons aller vers des chemins et des œuvres hors pistes, avec par exemple l’asexualité dans le documentaire No sex, les violences conjugales dans les couples de femmes dans Huellas, ou encore le trouple lesbien dans Petit mal. Nous voulons aussi être connecté⋅e⋅s à l’actualité du monde comme avec le documentaire Fleurs d’Asphalte qui relate la transition d’un jeune homme sous la présidence de Bolsonaro. Nous ne voulons pas que la logique commerciale décide de notre programmation et l’appauvrisse.
Nous voulons aussi ouvrir le festival aux jeunes et au public scolaire que cela soit par la BD comme cette année avec Elodie Durand et David Halphen ou par le biais du film Les Meilleures de Marion Desseigne Ravel.
Cette édition marquera aussi vos débuts vers un festival plus écoresponsable, pouvez-vous nous en dire plus ? Écoresponsable mais aussi écosocial. Nous proposons à plusieurs reprises des temps conviviaux où nous offrons à boire et manger à notre public. Il nous est apparu indispensable de cesser d’utiliser de la vaisselle jetable donc nous avons fait fabriquer des verres consignés et acheter du matériel que nous réutiliserons. C’est un début vers une prise de conscience de notre impact en tant que festival sur l’environnement et les déchets. Cela demande un peu plus de logistique mais il était temps de le faire.
Nous voulons aussi être de vrais acteurs culturels et nous ne voulons plus exploiter les artistes locaux en leur demandant d’intervenir comme bénévoles amicalement et nous consacrons une partie du budget pour les rémunérer.
Nous donnons aussi des places à des associations qui sont en contact avec un public plus en difficulté pour venir au cinéma que cela soit les jeunes du Refuge, les réfugié⋅e⋅s d’ALDA, du Jeko, des personnes en recherche d’emploi de Fasolmi…
Toujours dans l’idée de rendre le festival accessible et ouvert, nous faisons quand c’est possible des sous-titres en VSM et avons quelques projections avec interprètes LSF pour que le public sourd et malentendant puisse venir. Nous donnons aussi quelques places à Sens Dessus Dessous, une association toulousaine qui œuvre à rendre la culture accessible à ce public. Nous sommes d’ailleurs ravi⋅e⋅s d’accueillir cette année un bénévole sourd, Jérôme, cela nous touche énormément car c’est le fruit d’une action commencée depuis 4 ans. Le festival Cineffable nous aide aussi dans cette action avec des sous-titres réalisés par leurs bénévoles en VSM. Peu de festivals se lancent dans cette démarche et à Toulouse nous avons heureusement des exemples avec les Viodeophages et Cinelatino qui nous ont inspiré cette réflexion.
Rendez-vous sur le site du festival Des Images aux Mots pour découvrir la programmation de cette16è édition : des-images-aux-mots.fr
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