Avec pour mot d’ordre « Filiation, PMA : marre des lois a minima ! », la Marche des Fiertés de Paris s’élancera à 14 heures de Montparnasse (place du 18 juin 1940) avec en tête le groupe Les Goudou.e.s sur roues, et prendra la direction du Boulevard du Montparnasse, passera devant Port-Royal, continuera vers le Boulevard Saint-Michel/Luxembourg, la Place Saint Michel, le Boulevard du Palais, puis rejoindra la Place du Châtelet, le boulevard Sébastopol, et le Boulevard Saint Martin. L’arrivée de la Marche des Fiertés se fera place de la République où se tiendra le Grand Podium de fin de Marche de 17h à 22h avec sur scène Bilal Hassani, Sônge, Louisahhh, Léonie Pernet et Ssion. www.inter-lgbt.org
Zoom sur Les Goudou.e.s sur roues qui prendront la tête du cortège demain
Pourquoi se mobiliser ?
A la Pride de 2018, une fois encore, on ne comptait que 2 chars de gouines sur 62. Cette même année les actes lesbophobes signalés ont augmenté de 42%. Une tribune récente publiée dans Têtu dénonçait cette injustice structurelle : doublement discriminées en société (homophobie x sexisme), les lesbiennes ne sont même pas « safe » et/ou bienvenues dans leur propre milieu. Et on attend encore la PMA. En 2019, les lesbiennes sont toujours invisibilisées, discriminées, reléguées.
Dykes on bikes
Face à ces constats sont né.e.s les Goudou.e.s sur Roues. Nous prenons exemple sur la Pride de San Francisco, traditionnellement ouverte par les Dykes on Bikes, un club de moto lesbien cuir grossopositif et intersectionnel. On n’a pas de motos, mais on a des vélos, des rollers, des fauteuils… Les événements de « perturbation festive » à vélo comme les Critical Mass et les Reclaim the Streets sont une autre inspiration pour une action écologique, anticapitaliste et ouverte au grand nombre. Queers et féministes, nous revendiquons une non-mixité choisie, handi-accessible, trans-inclusive, grossopositive et racisée.
Quelle action ?
Le jour de la Pride de Paris, nous déboulerons en une bande joyeuse et foutraque, seins/torse nu (pour celleux qui veulent) pour :
– Se réapproprier les rues et l’espace public qui nous censure, nous invisibilise en tant que lesbiennes et nous exclue en tant que femmes, personnes trans et non-binaires, non valides ou racisées.
– Montrer par les actes que nos corps sont puissants en dehors des idéaux virilistes, qu’ils se meuvent sans attendre l’autorisation, qu’ils existent et s’excitent autrement que pour le regard commercial et patriarcal. Nos corps et nos existences, notre mobilité, nous appartiennent.
– Lutter contre la censure des corps féminins, minoritaires et non normés dans l’espace public, seins/torse nus avec nos tétons diaboliques qui ne sont que… des tétons. Non aux regards réprobateurs de la censure hétéro-patriarcale,
qui cherche le lisse, la cambrure, le genre clair et défini et le regard soumis, et les lesbiennes pour autrui.
– Kiffer ! Parce que l’adrénaline de l’interdit, c’est mouillant, et que sentir l’air sur notre corps à des endroits où on n’a pas l’habitude, c’est jouissif !
Parce que c’est un combat de tous les jours de faire exister durablement un magazine 100% lesbien et que seul votre soutien financier est décisif pour la pérennité de votre magazine 100% indépendant, nous vous invitons dès aujourd’hui à vous abonner, à acheter le magazine à l’unité, à commander votre exemplaire papier du premier hors-série ou encore à vous faire plaisir dans la boutique de Jeanne !