Sarah Hegazi, militante lesbienne égyptienne, s’est suicidée le 14 juin au Canada où elle avait trouvé refuge en 2018. Elle avait été emprisonnée trois mois après son arrestation au Caire en 2017, pour avoir brandi un drapeau arc-en-ciel lors d’un concert du groupe libanais Mashrou’ Leila (en photo de l’article).
Victime de stress post-traumatique, elle aurait été torturée pendant sa détention, subissant des violences sexuelles, selon de nombreux militants de la cause LGBT qui se sont exprimés sur les réseaux sociaux depuis dimanche. Sara Hegazy a « vécu une dure expérience en prison en 2017« , a tweeté l’ONG, déplorant « l’oppression » subie par la militante « en raison de ses opinions politiques et de son militantisme en faveur des LGBT« . La directrice Moyen-Orient et Afrique du Nord de Human Rights Watch, Sarah Leah Whitson, qui avait rencontré récemment Sara Hegazy, a parlé sur Twitter d’une jeune femme « clairement en souffrance, traumatisée par sa torture« , avant d’ajouter : « Au cas où quelqu’un aurait un doute, le gouvernement d’Egypte l’a tuée « . En 2017, les autorités égyptiennes avaient interdit aux médias « de montrer des homosexuels ou de promouvoir leurs slogans « . Si l’homosexualité n’est pas expressément prohibée en Egypte, la communauté LGBT est régulièrement prise pour cible par les forces de sécurité.
Dans son tweet, Amnesty a cité les derniers mots laissés par la jeune femme avant son suicide dimanche : « À mes frères et sœurs, j’ai essayé de survivre et échoué ; pardonnez-moi. À mes amis, le voyage a été cruel et je suis trop faible pour résister; pardonnez-moi. Au monde, vous avez été d’une cruauté sans mesure ; mais je vous pardonne. »
source AFP
Un rassemblement en mémoire de Sarah Hegazi est prévu devant l’ambassade d’Égypte, à Paris, le dimanche 21 juin à 14h. Nous reviendrons sur le parcours de la militante dans les pages du prochain numéro de Jeanne Magazine.