Le Sénat américain vient d’adopter une résolution invitant la Fédération américaine de football à accorder l’égalité salariale entre joueurs et joueuses de ses équipes nationales. Fin mars, cinq joueuses de l’équipe nationale des Etats-Unis, Carli Lloyd, Becky Sauerbrunn, Alex Morgan, Hope Solo et Megan Rapinoe, soutenue par l’équipe toute entière et par Abby Wambach, tout juste retraitée, attaquaient la fédération de football en justice pour discrimination salariale, dénonçant l’écart de traitements avec leurs collègues hommes. « Nous avons prouvé ce que nous valions au fil des années », avait commenté Carli Lloyd, milieu de terrain élue meilleure joueuse de la Coupe du monde 2015 à la chaîne NBC avant d’ajouter : « Nous sortons d’une victoire en Coupe du monde et l’écart salarial entre hommes et femmes est simplement trop important. »
Début mai, la sénatrice Patty Murray et 21 autres démocrates du Sénat américain ont alors diligenté une étude sur le traitement économique des footballeuses, et ont constaté que les femmes de l’équipe nationale de football des États-Unis, championne du monde en titre, ont gagné 25% de moins que les joueurs.
Jeudi dernier, la sénatrice démocrate Patty Murray a présenté une résolution devant le Parlement, invitant la Fédération à «mettre un terme aux disparités salariales et de traiter tous les athlètes avec respect et dignité». La sénatrice a déclaré devant le Sénat : « Ce n’est pas qu’une question d’argent. C’est un message que nous envoyons aux femmes et aux filles dans le pays et dans le monde. L’écart de rémunération entre les joueurs et les joueuses de football est emblématique de ce qui se passe dans tout le pays ». Avant de poursuivre : « Dans notre pays, les femmes qui travaillent, quelle que soit la ville, quel que soit leur parcours, quel que soit leur secteur d’activité, gagnent moins que leurs collègues masculins. La disparité salariale concerne aussi des championnes olympiques et des championnes du monde ».
Les Américaines, qui ont remporté trois coupes du monde (1991, 1999 et 2015) et trois victoires d’affilée aux Jeux Olympiques, ont menacé de boycotter les JO de Rio qui auront lieu cet été si la Fédération ne leur accordait pas l’égalité salariale d’ici là.