Le ministère de l’Éducation nationale, de l’Enseignement supérieur et de la Recherche a lancé ce lundi 14 décembre une nouvelle campagne nationale destinée à informer et sensibiliser les collégiens, lycéens, étudiants et l’ensemble des membres de la communauté éducative aux violences et discriminations à caractère homophobe dont souffrent encore trop de jeunes.
Le dernier rapport de l’association SOS homophobie rappelle la nécessité d’agir tôt : les victimes d’intolérances liées à leur orientation sexuelle sont souvent âgées de moins de 18 ans (53 %). D’après les témoignages recueillis, les agressions à caractère homophobe sont majoritairement commises par des élèves ou des étudiants du même établissement que la victime (66 %), et dans certains cas par des personnels de l’établissement. Ces agressions consistent en des insultes (59 %), parfois accompagnées de réactions de rejet (58 %), voire d’agressions physiques (21 %). Dans 33 % des cas, ces actes se manifestent de manière répétée, sous forme de harcèlement. Enfin, les personnels ne sont pas épargnés et peuvent subir des discriminations eux aussi.
Les conséquences pour les personnes victimes de telles discriminations et violences sont très lourdes. Chez les jeunes, elles affectent leur bien être et le déroulement de leurs études : sentiment d’isolement, de mal-être, perte de l’estime de soi, absentéisme ou décrochage voire des comportements suicidaires.
Ces violences et/ou comportements discriminatoires tombent sous le coup de la loi. Au-delà des actes pénalement répréhensibles qui doivent être prévenus et dénoncés, la prévention de l’homophobie « ordinaire » et le soutien aux victimes incombent à l’institution et à l’ensemble de la communauté éducative. C’est le sens de cette nouvelle campagne élaborée en lien avec les associations et après concertation avec les représentants des parents d’élèves.
Dans le second degré, la campagne s’appuie sur la diffusion d’outils de prévention et d’information, notamment une affiche distribuée, avec son guide d’accompagnement, dans les collèges et lycées, et relayée sur le web, avec un visuel unique « L’homophobie n’a pas sa place à l’École ». Un service d’écoute et d’aide pour les victimes et témoins d’actes ou de comportements d’homophobies, assuré par les professionnels de SIS-Association, est accessible depuis un portail d’entrée unique sur le web www.education.gouv.fr/contrelhomophobie. Ce service est disponible 7j/7 de 8h à 23h et accessible au 0 810 20 30 40 ou par mail.
« Lutter contre l’homophobie : le combat de toutes et de tous » vise à sensibiliser les étudiants et l’ensemble des personnels des établissements d’enseignement supérieur aux difficultés rencontrées par certains étudiants encore trop souvent victimes de discrimination en raison de leur orientation sexuelle ainsi qu’aux conséquences parfois dramatiques d’actes et de comportements homophobes.
La campagne de lutte contre l’homophobie dans les établissements d’enseignement supérieur s’appuie sur la diffusion d’outils de prévention et d’information réalisée en collaboration avec les acteurs associatifs, notamment : un jeu de quatre affiches qui reprennent des insultes ou propos communément entendus qui marquent profondément les étudiant·e·s gays, lesbiennes, bisexuels ou trans’, et un nouveau guide « (re)connaître pour mieux agir » à destination des professionnels des établissements, en particuliers les services de médecine universitaire ou les services sociaux, pour leur fournir des informations actualisées juridiques, médicales, psychologiques, etc., leur permettant de mieux accompagner les étudiants et les étudiants en souffrance, victimes de l’homophobie.
Ce combat contre l’homophobie et au-delà contre toutes les formes de discrimination est une priorité du ministère. Il est le combat de tous.