Championne du monde avec son équipe des Etats-Unis lors de la Coupe du monde 2015, la footballeuse Megan Rapinoe s’est confiée au magazine ESPN dans le cadre d’une série de portraits d’athlètes ouvertement homos. Dans l’interview, Megan revient sur les répercussions de son coming out, réalisé en 2012 dans le magazine Out, et sur la réaction de ses sponsors : « Les gens étaient heureux pour moi. Je ne sais pas si cela a eu un impact sur les contrats que j’ai conclu depuis, mais les sociétés avec lesquelles j’ai signé depuis ont toutes été très accueillantes et ont souhaité véhiculer ce message ». La championne continue : « Concernant les athlètes féminines, beaucoup de personnes savent qu’elles sont lesbiennes – leurs coéquipières, leur coach. Et c’est tellement bien accepté que certaines sportives ne voient pas nécessairement le besoin de faire leur coming out. Elles peuvent vivre très ouvertement », avant de s’interroger sur le fait que peu d’athlètes soient ouvertement homos. Pour l’Américaine, il semblerait que cela vienne de la peur qu’éprouvent ces athlètes vis-à-vis de leurs sponsors et de la crainte de ne plus correspondre à l’image de la marque : « Peut-être que [les marques] ne discrimineraient pas, mais en tant que sportif vous ne pouvez pas en être certain, et de ce fait vous n’êtes pas certain de pouvoir faire votre coming out ».
Megan Rapinoe
Pour Megan Rapinoe, faire son coming out a été la meilleure chose qu’elle ait faite et elle explique qu’aujourd’hui encore des personnes viennent la remercier d’être sortie du placard : « C’est vraiment chouette d’avoir cet impact sur les gens et de pouvoir faire de grandes choses. Nous avons la chance de pouvoir atteindre un grand nombre de personnes grâce à la notoriété. Et il ne s’agit pas seulement de personnes homosexuelles, c’est valable pour tout le monde. (…) Peut-être êtes-vous un peu homophobe, mais vous me connaissez et vous aimez ma façon de jouer au football et vos enfants m’apprécient. Du coup, vous vous dites ‘C’est ok’. Une fois que les choses deviennent un peu plus personnelles, cela permet de briser ces barrières. ». A la fin de l’entretien, elle apporte ses conseils aux athlètes encore nerveux à l’idée de faire leur coming out : « Je leur dirais de faire leur coming out et que tout se passera bien, quelles que soient les pires choses que vous vous êtes imaginées. (…) Je leur dirais également que vous avez des personnes à vos côtés. Vous n’avez pas à être seul dans ce processus. Et que c’est très libératoire.”
En septembre dernier, Jeanne Magazine a interviewé Sera Cahoone, la fiancée de Megan Rapinoe, qui travaille actuellement sur son prochain album. Pour Jeanne, la chanteuse est revenue sur sa passion pour la musique, sa carrière, et l’ouverture du mariage pour les couples homos aux Etats-Unis. Extrait de l’interview publié dans le numéro 20.
Sera Cahoone
Vous êtes ouvertement lesbienne et avez récemment annoncé votre mariage à venir avec votre compagne, Megan Rapinoe. Quelle a été votre réaction à toutes les deux en juin dernier lorsque la Cour suprême a légalisé le mariage entre personnes de même sexe dans tous les états des Etats-Unis ? Nous étions toutes les deux très heureuses bien évidemment ! Je me suis revue lorsque j’avais 17, 18 ans et la situation n’était pas du tout la même pour les personnes LGBT. Du chemin a été parcouru depuis, et cette décision rendue par la Cour suprême fut un moment très spécial pour moi. Je sais qu’il reste encore beaucoup à accomplir, mais il fallait absolument célébrer ce moment historique.
Justement, quel sera, d’après vous, la prochaine étape pour la communauté LGBTQ ? Je pense que la communauté LGBT est souvent pensée en termes de gay et lesbienne, mais je pense vraiment que la communauté trans est le prochain grand mouvement qui va se développer dans ce pays. Je suis chanceuse de vivre ici à Seattle, qui est une ville très progressiste, mais la discrimination et la transphobie sont encore courantes aux Etats-Unis et cela est très alarmant, il faut vraiment que les choses changent.
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Source et photos ESPN
