CARE est l’un des plus grands réseaux humanitaires mondiaux, regroupant 14 pays membres qui travaillent ensemble pour la mise en œuvre chaque année de plus de 1000 projets d’urgence et de développement dans le monde. Dans tous ses programmes, CARE porte une attention particulière à la condition des femmes, premières victimes de la pauvreté dans le monde. Jeanne Magazine a rencontré Laury-Anne Bellessa de CARE France. Extraits de l’interview.
« Les femmes sont les plus exposées à la pauvreté, à la maladie et aux discriminations. Pourtant, elles sont des actrices incontournables du développement. De nombreuses études ont démontré que l’égalité des genres est un élément clé pour éradiquer la pauvreté. »
Comment est né le réseau humanitaire CARE ? CARE a été fondé en 1945 à la fin de la seconde guerre mondiale lorsque des citoyens américains et canadiens ont décidé d’aider l’Europe et l’Asie en envoyant plus de 100 millions de colis comprenant de la nourriture, des vêtements et des médicaments. Au fur et à mesure des années, CARE a diversifié ses actions. En 1949, nous lancions notre premier programme de développement aux Philippines. Puis de nouveaux bureaux se sont créés en Europe et dans le monde. Nous venons ainsi de célébrer les 30 ans de CARE France. Aujourd’hui, CARE est l’un des plus grands réseaux humanitaires mondiaux, apolitiques et non confessionnels. Nous sommes présents dans 87 pays et avons soutenu l’année dernière 97 millions de personnes.
Quels sont ses objectifs ? CARE lutte contre les causes structurelles de la pauvreté : manque d’accès à la santé, éducation, agriculture, développement économique, etc… Les femmes sont au cœur de nos actions car pour elles, la pauvreté ne signifie pas seulement le manque et le besoin mais également des droits bafoués, des opportunités limitées et des voix réduites au silence. Or, en améliorant le statut des femmes, on a un impact durable sur la santé des enfants, la nutrition et plus largement sur le développement de leur communauté.
Quelles sont ses actions ? Les actions de CARE se basent sur les besoins définis par les communautés locales. Ce sont leurs initiatives, CARE ne fait que les soutenir. Cette implication dans l’élaboration et la mise en œuvre de nos programmes est primordial pour en assurer la pérennité. Nous travaillons également sur la base d’une approche globale qui repose sur l’interdépendance des facteurs de l’extrême pauvreté. Par exemple, les femmes resteront économiquement et socialement plus vulnérables, si elles n’ont pas accès à une éducation de qualité. Or, pour encourager la scolarisation des filles, il faut agir sur de multiples facteurs : le revenu des parents, les conditions sanitaires dans l’école, parfois les préjugés ou les traditions. Il existe rarement de réponse simple et rapide mais il est possible de faire évoluer les choses et c’est ce qui nous motive.
Parlez-nous de CARE et les femmes ? Les femmes sont les plus exposées à la pauvreté, à la maladie et aux discriminations. Pourtant, elles sont des actrices incontournables du développement. De nombreuses études ont démontré que l’égalité des genres est un élément clé pour éradiquer la pauvreté. Ainsi, selon un rapport de l’IMF, réduire les inégalités sur le marché du travail pourrait augmenter les PIB des Etats-Unis de 5%, des Emirats arabes unis de 12% et de l’Egypte de 34%. Afin de lutter contre la pauvreté et d’assurer le respect des droits des femmes, nos programmes s’engagent en faveur des femmes. Nous les soutenons pour qu’elles aient les moyens de défendre leurs droits (accès à l’éducation, formation professionnelle) et travaillons avec les hommes pour les inciter à changer leurs comportements.
Comment soutenir CARE France ? Il existe plusieurs façons de s’engager : Nous avons besoin de tous pour financer nos activités. CARE France est aujourd’hui soutenue par 80 000 donateurs. Les dons réguliers par prélèvement automatique sont particulièrement précieux car ils nous permettent d’avoir une visibilité dans la durée et d’être plus efficace. Nous avons également besoin de relais pour amplifier notre action. Le réseau CARE en ActioN (CAN) rassemble des volontaires qui relaient nos campagnes de communication et pétitions et participent à divers événements (conférences, campagnes). Cela contribue à améliorer la prise de conscience du public, des décideurs politiques et des médias sur les questions de pauvreté et d’égalité. Le réseau CAN compte aujourd’hui 250 adhérents venant du monde entier.
Retrouvez l’interview complète de CARE France dans le numéro 5 – juin 2014 de Jeanne Magazine : www.jeanne-magazine.com/boutique